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Récits - Et Paf !



Epave Italienne

Mise en garde : Ce récit étant dénué de toute moralité plongistique, son auteur tient à vous préciser qu'il s'agit d'une fiction et que toute ressemblance avec des personnes existantes, ayant existé ou qui vont mourir ne serait que pure coïncidence.

Eh voilà ! Un dernier effort.! Ca y est ! Une minute de plus et je laissais ce satané hublot récalcitrant sous son amas de tôle !. Un rapide coup d'oeil sur mon mano. Oh là ? ! Nous ne devons plus tarder maintenant, nous sommes à 63,50 mètres et nous avons traîné 13 minutes sur cette épave. Mon ordi m'annonce 40 minutes de paliers et il me reste 90 bars ! Foutons le camp !
Ce hublot doit peser dans les 30 kgs, inutile d'essayer de le remonter, ma stab n'a pas le volume nécessaire. Réfléchissons un peu .. Euréka ! J'abandonne ma ceinture de plombs et je remonte ma trouvaille. Eh puis non, c'est trop risqué, si je lâche le morceau pendant mon ascension, je risque de remonter comme un ballon en loupant les paliers. La mort dans l'âme, je laisse mon trésor au fond et j'indiquerai son emplacement à Fritt ou Mick lors de leur plongée suivante. Mick est équipé d'un gros parachute, ce sera un jeu d'enfant pour lui. .. Je fais signe de fin de plongée à Evelyne, ma fidèle binôme, je passe mon enrouleur sous une rambarde de l'épave, j'y amarre mon parachute, une vive expiration pour le gonfler, et zou ! Il part comme une fusée en surface, mon enrouleur s'emballe sous la vitesse de remontée puis s'arrête soudainement m'indiquant qu'il est en surface.

Nous attaquons la remontée, grâce à cette ligne de vie, nous ne sortirons pas loin du bateau. Avec un courant pareil et les paliers à nous taper, nous aurions été récupérés en Sicile.. Nous passons rapidement de 60 à 40 mètres, puis, remontée lente jusqu'à notre premier palier, 9 mètres 3 minutes puis 7 minutes à 6 mètres et enfin 38 minutes à 3 mètres... Interminable.l'eau est si chaude, que des gouttes de sueur me coulent dans les yeux. Je ne tiens plus, j'enlève mon masque histoire de me rafraîchir un peu et j'ôte la cagoule ! Je finirai le palier au frais. Je jette un oil sur mon mano.,.aïe ,aïe ,aïe ! Il me reste 25 bars et encore 20 minutes de paliers.ça va pas le faire, ça va pas le faire ! ! ! Puis soudain le soulagement, la surface nous envoie comme prévu le nitrox. Evelyne et moi nous jetons aussitôt sur les deux détendeurs comme des naufragés sur une bouée de sauvetage. .euh . non ! Comme des mouches sur une m..euh ? non plus !.Plutôt comme la pauvreté sur le monde, oui c'est mieux. Bref, nous respirons à plein poumons. Pendant les dernières minutes de paliers, je me refais le film de notre plongée, bien sûr entrecoupé par les spots publicitaires d'un hublot trônant dans mon salon. Les secondes passent, les images fortes de la plongée défilent. Je revis notre descente le long du mouillage, je suis Evelyne dans son sillage de bulles. A partir de 40 mètres, la pression commence à se faire sentir, à 50 mètres, tout devient plus lent, nous ne voyons toujours pas le fond. Pourtant je sais que l'épave est là, quelque part, je la sens, c'est elle qui nous attend, 55 mètres, la voilà enfin ! Sa silhouette surgit des abîmes ! Le galito est arrivé pile-poils sur la partie arrière, au pied de la timonerie. C'est un champ de spirographe qui nous accueille, je ne peux m'empêcher de le caresser du revers de la main pour les faire rentrer dans leur maison. Nous décidons de passer sur le tribord du navire et survolons cette merveilleuse épave. Tout comme les autre épaves de la baie de Gênes, le " Cargo xxxx " est lui aussi chargé d'émotions. Il a traversé le temps sans pouvoir cicatriser les plaies béantes des bombardements qu'il a subi, coque éventrée, batteries anti-aériennes prêtes à rugir encore pointées vers le ciel, chapelets de munitions enroulés dans leur caisses au pied de l'artillerie. Le temps s'est arrêté, comme figé pour l'éternité. C'est incroyable, il ne manque plus que les soldats. A cette profondeur, l'épave est dans un tel état de conservation que l'on imagine les marins courant en débandade dans les coursives. Je n'ose toucher les portes, les mitrailleuses, les rambardes, qui les a tenues pour la dernière fois ? Certainement un soldat de plus mort pour rien ? Seul nos respirations brisent un silence trop lourd. Nous continuons vers le milieu du navire, malgré la puissance de nos phares, il est difficile de faire sortir des couleurs de ce fantôme, tout est gris ici . Puis voici la rupture provoqué par les bombardements alliés, le bateau est littéralement brisé en deux ! Toute la partie avant se trouve à 90° vers la droite. Les deux parties du bâtiment sont séparées d'environ une trentaine de mètres, l'explosion de la torpille a dû être d'une extrême violence. La partie centrale est pulvérisée, quel spectacle ! Nous descendons jusqu'au débris en nous laissant porter par le courant, voici le moteur, des caisses ouvertes, beaucoup de filets de pêcheurs puis encore des caisses, certainement les restes de la cargaison qui a été récupérée après guerre. Celle ci était essentiellement composée de cuivre et de munitions. Beaucoup de cargos ont été réquisitionnés par les allemands, ils les affublaient de deux mitrailleuses à l'avant et à l'arrière et envoyaient ainsi tout l'équipage au casse-pipe. Beaucoup de bateaux armés de la sorte ont coulé dès leur première sortie, comme par exemple le Bananier de la Côte Vermeille. Nous continuons jusqu'à la naissance de la deuxième partie du navire, tiens ?! C'est quoi ce truc rond sous la ferraille ? Je rêve, un hublot intact ! Je le veux ! Je l'ai vu le preums !.Bip ! Bip ! Bip ! Ca, c'est l'ordinateur d'Evelyne qui me sort de mes songes et nous indique la fin du palier. Nous remontons lentement nos trois derniers mètres. C'est un soleil radieux qui nous attend, puis le bateau vient nous chercher. J'enlève ma combinaison sous une chaleur insupportable, tout en racontant ma trouvaille à Mick. C'est ok, il le remontera. C'est à leur tour de plonger maintenant, ils ont prévu de faire la partie avant.j'y serais bien resté tiens .. !

Epilogue : Mick a remonté le hublot, mais nous avons décidé de le laisser à bord de notre navire, il trône désormais en bonne place près des deux sabres d'une précédente plongée.


Le Lavandou dans 50 ans (Les 50 ans du Béluga)

Mai 2031.

La belle saison approche, et les préparatifs pour la sortie annuelle du fameux club de plongée de la région parisienne Le Béluga, se terminent. Pour la cinquantième année consécutive, les plongeurs de ce club (dont certains sont là depuis les débuts !) vont aller explorer le monde sous-marin, à ceci près que pour l'anniversaire, le responsable voyages a concocté une sortie exceptionnelle : pour la première fois depuis 2012, il va être possible de replonger en Méditerranée ! Toute activité aquatique et subaquatique avait en effet été interdite suite à l'arrêté gouvernemental européen de mars 2012. Depuis, seuls des plongeurs équipés de combinaisons chimiques totalement étanches avaient pu s'immerger dans la Grande... Bleue. Il fallait également patienter des années avant d'avoir la fameuse autorisation d'immersion, délivrée par le Ministère de la Santé. Mais cette fois c'est notre tour, à nous le Lavandou, car c'est là que nous nous rendons, quelques membres du club ayant eu le privilège de plonger dans cette région vers la fin du 20e siècle

Le rendez-vous est donné à la piscine des Blagis, miraculeusement épargnée par les promoteurs au cours des précédentes décennies. Mais l'ambiance du quartier n'est plus ce qu'elle était dans les années 80 ou 90. D'immenses tours encerclent la piscine, et toutes les deux minutes, le bruit assourdissant des gros porteurs de 1200 places décollant de l'International Airport of Sceaux (anciennement Parc de Sceaux) viennent interrompre les conversations
Direction l'antique Gare de Lyon pour embarquer sur la dernière ligne de TGV encore en état de fonctionner dans l'hexagone, bien que vétuste et peu sûre, depuis la grève sanglante de 2007-2008, où les agents de la SNCF avaient détruit une partie des rames, suite à l'annonce du gouvernement Chevènement-Madelin de privatiser le transport ferroviaire. Devant les dégâts considérables causés aux infrastructures, la SNCF avait déposé son bilan, et la priorité avait été donnée aux autoroutes et aux transports routiers. Seule la ligne Paris-Marseille, rachetée par Vivendi-Coca-Cola fonctionnait encore. Mais il fallait maintenant 6 heures pour rallier Paris à Marseille du fait des nombreux arrêts imprévus, les pires étant les manifestations d'agriculteurs.
Néanmoins dans le train l'ambiance est bonne enfant. Bilou, le président du Béluga depuis plus de... 35 ans, raconte les dernières blagues à la mode, son sonotone cassé, ne se rendant pas compte que personne ne l'écoute. JPD, du matos, s'est endormi dans un coin.

En fin d'après midi, après 3h de bus depuis Marseille, nous arrivons enfin au Lavandou, à la Petite Hostellerie, bien connue de nos plongeurs, mais qui, du petit établissement typique des années 90, s'est légèrement agrandi et est devenue un immense complexe de 1600 chambres, 8 piscines, piste de kart, etc. L'apéro aussitôt entrepris est agité, quelqu'un ayant malencontreusement réveillé le JPD. Tristan, BEES 4 depuis plus de 15 ans, discute avec un jeune débutant somnolent. Il a en effet entrepris de lui retracer l'histoire des arrêtés concernant la plongée, depuis les origines, depuis 1991 !
Lors du dîner, quelqu'un ayant demandé au président pourquoi on n'allait plus en Bretagne, et alors que ce dernier allait répondre que depuis l'accident nucléaire de la centrale de Morlaix en 2011, toute la Bretagne avait été contaminée pour plus de 200 000 ans, un cri rauque et douloureux s'élève alors du bout de la table. Willy, 85 ans passés, sa casquette plate toujours vissée sur la tête, se tient immobile, le regard fou et le sourcil broussailleux, car il vient de reconnaître le mot " Bretagne ". Patrick s'empresse alors d'aller le calmer, nous rappelant qu'il ne faut pas trop le brusquer. A l'autre bout, Xavier est venu en famille, avec ses 5 enfants et 17 petits enfants. Cela fait un peu de chahut, d'autant plus que toute la famille semble aussi bruyante que lui. Mais l'ambiance est bonne, et nous partons nous coucher pour être en forme pour la plongée du lendemain.

Au petit matin, les adhérents se retrouvent sur le quai du CIP Lavandou, dont les conditions de confort, elles, n'ont pas tellement changé depuis quarante ans ! Nous embarquons à 35 plongeurs sur un petit bateau, mais le temps est magnifique, environ 38 degrés à l'ombre des palmiers, pas mal pour un climat tropical. Au programme de la matinée, le Spahis, célèbre petite épave de la Pointe de la Fourmigue, jadis à 25 m de fond, maintenant vers 28 m, du fait de la fonte accélérée de la glace des pôles depuis 20 ans... D'ailleurs la Fourmigue ne dépasse plus vraiment de l'eau.
Les palanquées sont constituées, nous enfilons notre combinaison de plongée, puis par dessus, la combinaison chimique totalement étanche, les raccords avec le masque et la bouche étant bien colmatés avec du scotch. Nous nous dépêchons de nous immerger, car la chaleur est intenable. Deux jeunes premières bulles suffoquent, et on doit les libérer à coups de cutter dans la combi.
Evidemment, il faut plus de 15 kilos pour pouvoir descendre avec cet attirail, et puis la densité de la Mer a augmenté avec tous les produits chimiques qui s'y trouvent désormais. Mes rhumatismes me font mal, mais je saute néanmoins à l'eau avec les premiers, faisant signe à Alain, mon binôme, et nous descendons rapidement vers le Spahis. D'épave il ne reste plus grand chose, juste deux bouts de tôle, mais la lueur jaunâtre de la mer donne une impression rigolote. La visi est bonne, environ 3 mètres. Un concours a été instauré entre les palanquées, afin de récompenser la première qui trouverait un organisme vivant.
Alain, le malin, a bricolé un ordinateur de plongée avec des plans trouvés sur internet. Mais je me méfie, et j'ai emmené mes vielles tables MN90. Il est devenu très difficile en effet de se procurer du matériel de plongée à bas prix, cette activité ayant pratiquement disparu. Pour les ordis, c'est encore plus difficile, depuis qu'un membre de la fédé de plongée (FFESSM) que nous ne nommerons pas, s'est fait sauter avec des pains de plastic dans l'usine Uwatec fabriquant les Aladins, en 2018. Cela faisait suite à une série d'incident au comité central de la fédé, où le directeur technique avait menacé avec un sabre de se trancher un bras, si l'étude du profondimètre à aiguille disparaissait du cursus Niveau 2. Un autre avait tenté de faire exploser le comité directeur suite à l'abandon de l'étude de la Fenzy (la bouée orange des années 70...) dans le cursus Niveau 4. Le Gouvernement Pasqua-Maigret, avait alors dissout la fédé, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, et avait placé l'activité plongée sous la tutelle des Ministères de l'Industrie et des Armées. Peu après était sorti l'arrêté du 1er avril 2019, interdisant la pratique de la plongée en mer sur les côtes françaises, sauf sur dérogation. Seules les plongées en piscine ou en carrières étaient autorisées.
A ma droite, je vois JPH qui cherche désespérément un poulpe dans un trou. Tiens, un nouveau a réussi à se procurer le nouvel Aladin TXB-Pro 08-Megabubble. Un frimeur, son père doit travailler au gouvernement. Mais je le vois secouer la tête et remonter précipitamment, il doit avoir de l'acide, pardon, de l'eau de mer qui s'est infiltrée dans son masque et dans ses yeux. Pas de bol pour lui, la plongée est finie.
Eric me fait signe, il a trouvé une canette de Kro datant de 1988 sur le sol jonché de détritus, un objet de collection !
J'entends quelqu'un hurler dans son détendeur, c'est Xavier, qui a aperçu quelque chose. Je le suspecte de nous refaire le coup du requin furtif, comme il y a 30 ans, en Egypte, mais je les vois, avec Jean-Hugues, penchés sur un rocher. M'approchant, je constate qu'ils ont trouvé une magnifique Facelina Dechetus, petite limace brune d'un centimètre et demi, l'une des rares espèces arrivant à survivre dans ce milieu.

Nous remontons finalement sur le bateau où nous passons à la douche de décontamination un à un, avant de pouvoir enlever notre équipement et discuter de nos trouvailles. Xavier fait bien savoir à tout le monde qu'il a trouvé une limace (même si c'est probablement Jean-Hugues qui a dû la dénicher). On rigole bien, et on prend la direction du port. Il fait déjà 45 degrés, et la pollution jaunâtre de la mégapole du Lavandou-City (1,5 millions d'habitants), commence à nous envelopper. Claudine est désespérée, car de l'eau s'est infiltrée dans son vieux Nikonos, et a dissout la pellicule
Mais les premières bulles sont contents comme des fous ; seuls les anciens se remémorent quelques souvenirs de mer bleue, de mérous, de gorgones pourpres, de girelles, de poulpes, de dauphins mais oui, mais les nouveaux adhérents de moins de 30 ans se moquent un peu d'eux. Le silence se fait, quand en arrivant au port, Willy, qui n'a pas prononcé un mot depuis le début du voyage, dit doucement en regardant au large : " Quelle chienlit... ".

Fondation Nicolas Hulot
Sea Shepherd Association
Greenpeace


Les bulles du grand bœuf

Août 2003

15heures GMT, notre A320 Alitalia touche le sol, les locaux ne contiennent pas leur joie et saluent l'exploit d'un tonnerre d'applaudissements ! Tonnerre encore, mais cette fois accompagné d'une pluie torrentielle, tel est le comité d'accueil sicilien... Incroyable ! Nous quittons la France accablée de chaleur, et nous voici en Sicile, sous la flotte en plein mois d'Août.
Allez hop, peu importe, nous sautons dans la voiture de loc et zou ! direction notre résidence d'été prés de Cefalu. Je passe les détails de la traversée de Palerme, malgré la plaque d'immatriculation locale sensée préserver notre anonymat, nous sommes tout de suite repérés par les chauffards italiens et les slalomeurs en Vespa qui profitent de mes faiblesses. La conduite à l'Italienne et le tracé des routes restent un grand mystère pour moi...
Cette année, je me suis juré de ne pas plonger pendant mes vacances, j'ai donc laissé tout mon matos dans ma cabane d'Antony. Mais, par souci de sécurité, j'ai quand même emporté ma carte CMAS, ma licence, mon carnet de plongée, mon ordi, mon masque, mon tuba et mon certif, ça ne prend pas de place et, sait-on jamais, une plongée est si vite arrivée.
Ma femme elle aussi a tout prévu. Nous faisons quelques visites, puis d'autres visites, et après une énième visite, elle nous emmène à l'assaut de l'Etna. L'Etna c'est LE volcan incontournable, sa dernière éruption en 2002 a complètement détruit toute l'infrastructure qui permettait d'y grimper en télécabine. En clair, c'est à pinces qu'il faut vaincre la bête ! Imaginez un peu, moi grimper un tel truc ? Mais ça revient à se taper un 800 m à la piscine des Blagis. Puis de toute façon je suis tellement étourdi que j'ai oublié mes chaussures, et attaquer une telle escalade en tongues fait appel à un courage qui m'est inconnu ! Non et non ! C'est plus prudent, j'attendrai mon fils Adriano et la Madone en bas. Pour patienter, je prendrai un cappuccino bien sage en essayant d'apprendre l'italien avec les Bimbos locales. Mais là encore il me faut abandonner car, bien que beaucoup plus petites que l'Etna, les Siciliennes sont-elles aussi très volcaniques, les éruptions de baffes sont en revanche beaucoup plus fréquentes. Mais que vois-je, que vois-je au loin ? Ma femme et mon fils de retour de trekking....fichtre !
Sur nos 15 jours de vacances Siciliennes, nous aurons visité les temples d'Agrigente, les mosaïques de Piazza Armina, Cefalu, etc.. les pizzerias, les plages, les gélatérias, les pizzerias, puis quelques gélatérias, mais surtout, un lieu à ne rater sous aucun prétexte, la ville de TAORMINA ! Oui oui, là même où furent tournées certaines scènes du film culte, le Grand Bleu. Souvenez-vous ! Lorsque Rosanna Arquette débarque dans un restaurant accroché à la falaise à la rencontre de Jacques et d'Enzo, là où elle déguste les " Spaghetti alla fruti del mare "...j'en pleure encore, Rosanna est partie mais l'émotion reste. Soudain, une envie de plonger m'envahit. Bon vite, il faut trouver un club. ce sera le "Diving Center Capo Taormina". Vous n'allez pas le croire, c'est le club qui servit de support technique à l'équipe de tournage !

C'est un club PADI, et avec mon CMAS 3 Stella, il va falloir que je m'adapte. Tout d'abord, première règle, établir un périmètre de sécurité autour du bateau et interdire à ma femme d'approcher, car Ricardo et Roberto, les deux Appolons du club, sont, à mon goût beaucoup trop Italiens, et, je ne sais pas pourquoi les Italiens doivent avoir quelque chose que je n'ai pas. Bon bref, trêve de bavardage ! Il me faut leur louer la combine, enfin tout ce qu'il me manque. Beaucoup de nouveaux plongeurs sur le bateau et Ricardo me confie un débutant. J'en suis ravi car ayant raté mon N4 quelques semaines plus tôt, me voilà quand même guide de palanquée ! Voici une occasion de découvrir la plongée à l'Américaine, Ricardo contrôle lui-même tout mon matos et met le bloc sur mon dos ! C'est cool PADI ! Ce qui est moins cool, c'est qu'ils m'accrochent une bouée d'apnéïste à la stab avec une corde de 18 mètres ? Ainsi il peuvent nous suivre à vue, c'est n'importe quoi ! La plongée est sensée se dérouler autour d'un caillou, comment se perdre ? C'est quand même dur de plonger régulièrement à 50 mètres et devoir suivre de telles règles, mais c'est nul PADI !. Enfin, la mise à l'eau, avec mon binôme et ma bouée grrrr ! la visibilité est super, je dirai 50 mètres, les rayons du soleil pénètrent si profondément que les couleurs restent chatoyantes jusqu'à une dizaine de mètres. Quelques grandes nacres plantées au beau milieu du sable, des petits mérous paisibles posés sur la roche, je me laisse aller doucement autour des rochers couvert de gorgones jaunes, le tout en surveillant mon binôme et en traînant cette satanée bouée re-grrrr ! Soudain l'entrée d'une grotte ! Géniale ! Oui, mais nan mon p'tit Alino ! ..la C-O-R-D-E ! impossible de visiter ce tunnel, dans mes pensées je me fais le film du plongeurs PADI qui rentre dans un tunnel et qui ressort de l'autre coté. ;o)
Voilà, une heure après, nous plongeons à nouveau, mais cette fois-ci en autonomie, finalement les fonds sont assez pauvres et les Gruppos (en VO) sont tout petits comparés à ceux de la côte Varoise. Je fais bien sur allusion à la Gabinière, qui est certainement un des plus beaux sites de Méditerranée, mais l'Italie n'a pas encore lancé de programme pour la sauvegarde de son patrimoine sous-marin. Cela viendra peut être un jour espérons-le. Il est temps !

Je garderai Taormina en mémoire tel que le Grand Bleu l'a gravé à jamais, quant au système PADI, lui, il me laisse franchement sur ma faim.

VENI - VIDI - PADI.....

Diving Center Taormina - Via Naxos - Giardini Naxios - Italy (Tél : +39 942 571071)


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